Conférence sur la Réconciliation Nationale Guinéenne à Paris

La Conférence sur la Réconciliation Nationale Guinéenne à Paris


Le profil du Conférencier

Le choix de Docteur Koureissy Condé pour animer une conférence sur les aspects sociopolitique du processus de réconciliation nationale est loin d’être fortuit. L’homme a construit de tout son parcours une certaine façon d’être, un style particulier qui l’incline vers la modération politique et la recherche permanente du compromis. Au plan académique, l’ancien Médiateur de la République garde de son passage dans les prestigieux centres de recherche comme l’Institut International Max Planck de Droit Pénal International de Freiburg en Allemagne et l’Institut des études africaines et américaines de l’Université de New York, N Y U la primauté du droit et le respect des institutions. Plus tard, Dr. Koureissy Condé donnera des cours de prévention et de résolution des conflits en Afrique. En la matière, il est l’un des experts africains les plus sollicités. Le Cabinet African Crisis Group dont il est Directeur Exécutif lui permet de sillonner et d’aider les Etats africains en conflits. Au plan politique il a toujours récusé tout excès et œuvrer pour une gouvernance légale. Mais pourquoi un tel parcours peut-il être occulté ?


Il y a une loi en matière monétaire dite loi de Gresham qui stipule que la mauvaise monnaie chasse la bonne monnaie. Cette loi est transposable au monde des idées : les mauvaises idées chassant les bonnes. Tout le parcours de Koureissy Condé peut se lire en effet comme une illustration de ce principe. Bien que le temps se charge de lui rendre toute les justices qui lui sont dues. Perceptibles par l’engouement que suscitent ses conférences et autres prises de paroles. Pourtant, il y a quelques années encore, il était devenu cette tête de turcs que les prescripteurs d’opinions aimaient pourfendre. Sans lui apporter la moindre contradiction au fond sur le terrain des idées. De son passage au Ministère de la Sécurité l’on ne retenait que ce qui fait polémique. Du leader politique de l’ARENA l’on n’a vu que du superflu. Foin des actions positives et des idées défendues. De cette période l’homme n’en tira aucune amertume. Au contraire, il porta comme une croix, cette foi lucide et permanente en la République qu’il matérialise dans une ambition plus haute encore qui est celle d’une Guinée une et indivisible.

De plus, ses différentes fonctions ont été pour l’homme l’occasion de peser durablement sur le débat politique en articulant courageusement, et prématurément peut être, un certain nombre d’idées qui font fortune aujourd’hui. Notamment, en 1995, lors de sa toute première intervention télévisée à la faveur des élections législatives, il soutint que le grand pardon s’imposait à tous les guinéens afin d’éviter à nos enfants d’hériter de nos haines et nos rancunes. Ce discours est daté, mais il colle parfaitement au contexte politique de nos jours. Il peut s’analyser comme une réponse articulée à la crise de la nation que nous vivons qui est l’autre nom de la réconciliation nationale. Position qui fonde sa critique de l'ethnocentrisme réducteur, de l'individualisme, de l'indifférence à la solidarité envers les plus défavorisés, d'une mythique société civile indépendante de la société politique. Pas besoin d'autre commentaire pour dépeindre sa vision d’une société généreuse dans un Etat-Nation soucieux du respect de la légalité, impartiale prometteur d’espoir. Depuis son irruption dans le débat public comme Secrétaire General du Conseil National de la Transition, comme Médiateur de la République et aujourd’hui Directeur Exécutif d’un cabinet Conseil en Gestion de crises et sur la bonne gouvernance, Dr Kouréissy Condé ne cesse de faire l’apologie de la réconciliation nationale.

Ce discours sera suivi d’autres. Le dénominateur commun reste la référence constante à la notion d'intérêt général et l'affirmation de sa primauté sur les intérêts particuliers. C’est là à son avis, la clé de voute de la construction d’une société guinéenne économiquement moderne et politiquement équilibré. La réconciliation nationale avec toutes ses interrogations et contradictions devient un lieu de débats d’échanges où l’on s’efforce de surmonter en permanence ses douleurs pour déterminer un chemin commun. C’est aussi un lieu où l’on forme les hommes et les femmes qui dans les positions et les fonctions les plus diverses auront à aider le pays à l’emprunter. Pendant toute la période de la transition, il œuvra inlassablement au sein des forces vives, au C N T, comme au sein de la société civile aujourd’hui pour que les solutions praticables émergent en vue de promouvoir la citoyenneté guinéenne avant tout. Cette citoyenneté qui est seul garant du vivre démocratique ensemble.