Réconciliation Nationale en République Guinée : Dr Sékou Koureissy lance le débat !

Réconciliation Nationale en République Guinée : Dr Sékou Koureissy lance le débat !


Ce dimanche 05 février 2013, l’émission « le Club de la presse », animée par Ben Traoré, accompagné pour la circonstance par Talibé Barry du journal « la République », avait pour invité Dr Sékou Koureissy Condé, Directeur exécutif de African Crisis Group (ACG).


La thématique du débat : « de la nécessité d’une réconciliation nationale » a été abordée sous plusieurs angles par l’invité pendant plus d’une heure. D’entrée, Dr Sékou Koureissy s’est montré très à l’aise sur cette question d’intérêt national. Pour cause, il intervient dans la prévention et la gestion des conflits depuis des décennies avec une posture d’universitaire. Passerelle toute trouvée pour expliquer qu’il ne faut pas attendre l’éclatement d’une crise pour appeler à la réconciliation. Une crise est comme un arbre dira-t-il, ça commence par germer avant de pousser et donner des fruits. Pourtant, il estime que la Guinée vit une crise qu’elle couve depuis des années et qui risque d’éclater si les guinéens ne se parlent pas, ne discutent pas. Tous les problèmes trouvent leurs solutions au tour d’une table. Aujourd’hui la méfiance entre guinéens n’est pas à nier. « Le cassus belli est déclaré bien avant l’éclatement des conflits » argumentera-t-il.

« Dans le jugement collectif des guinéens, l’ethnocentrisme a tendance à devenir un critère d’appréciation » affirmera-t-il. Mais tiendra-t-il à préciser, l’ethnocentrisme n’est pas une cause première de conflit d’autant plus que la Guinée n’a jamais connu une violence entre communautés.

En commençant par la première République, en passant par la deuxième et la transition pour aboutir à la troisième République, il avouera que les guinéens ont toujours été victimes de violence. Et cette violence a pour nom « violence d’Etat ». Violence d’Etat contre les citoyens qui, à certains moments a failli être interpréter comme une violence entre communautés. Une logique que l’orateur invitera les uns et les autres à ne pas emprunter. Avec pédagogie, il expliquera comment appréhender le processus de réconciliation. « Ce n’est pas une communauté qu’on réconcilie avec une autre, les guinéens doivent se parler parce que quand la puissance publique ne joue pas son rôle d’impartialité, de neutralité, des risques de confusion existent. Et le repli sur la communauté pour plus de sécurité est de mise ».Énumérant un certain nombre de violences qu’a connues notre pays, il en conclura que c’est l’Etat qui use de la violence. Ainsi, des violences commises sous le règne d’une personnalité ne doivent pas être interpréter comme des violences de la communauté de cette dernière. Plus loin, il notera que les institutions guinéennes sont entrain de devenir des représentations ethniques ou régionales. Ce qui est une tendance fâcheuse pour l’unité nationale.

Conscient que les hommes politiques ont leur agenda propre, il revient à la société civile de promouvoir l’idée de la réconciliation. Ne se doutant pas de la volonté du chef de l’Etat à vouloir réconcilier les guinéens, il rappelle tout de même, que ce dernier étant soumis à plusieurs sollicitations qui sont toutes prioritaires, il est du devoir des acteurs non-étatiques et apolitiques de porter cette question au devant de la scène nationale.

Pour réussir sa mission de faire partager sa vision du processus qu’il faut à la Guinée, Dr Sékou Koureissy entend, à travers son cabinet, African Crisis Group, mener des démarches pour ouvrir le débat afin de poser les questions qui faillent pour permettre au pays d’amorcer son décollage économique dans une cohésion sociale.

De brillantes interventions de certains auditeurs viendront conforter la thèse de Dr Sékou Koureissy Condé sur la nécessité pour les guinéens de se réconcilier avec leur propre histoire parce que, c’est un impératif.

 

SOW Mamadou Saliou
Responsable communication à African Crisis Group